[Dossier] Le compost pour les nuls

28 août 2017 par
Permacool
| Aucun commentaire pour l'instant
Permacool est une jardinerie urbaine en ligne. Cet article fait partie de nos actualitĂ©s et conseils. La gestion d'un compost vous parait rĂ©servĂ© aux experts ? Vous hĂ©sitez Ă  vous lancer dans cette fabrication qui vous paraĂźt compliquĂ©e ? Vous n’en voyez pas l’intĂ©rĂȘt ? Vous pourriez bien changer d’avis puisque rĂ©aliser un compost n'est en fait pas si compliquĂ©. Et cela vous permet de recycler de 25 Ă  40% de vos dĂ©chets tout en vous offrant un excellent engrais naturel pour vos plantes  On vous explique tout !

C’est quoi le compost ?

Il s’agit d’un engrais naturel, fait maison, qui est le rĂ©sultat de la dĂ©composition de dĂ©bris organiques, principalement d’origine vĂ©gĂ©tale. Des milliards d’ĂȘtres vivants (vers, insectes, champignons, bactĂ©ries) s’associent pour « dĂ©tricoter » ces matiĂšres organiques issues de nos cuisines et jardins. Les plus gros sont les vers de terre, les plus petits - les bactĂ©ries- sont si minuscules qu’on en compte 5 Ă  7 milliards dans une poignĂ©e de compost. Il faut environ une annĂ©e pour que les matiĂšres mises Ă  composter soient utilisables par le jardinier. Compostage A ce stade, les matiĂšres jetĂ©es en vrac sur le tas ou dans le composteur (« composter », vieux mot français signifie « mettre ensemble ») ont subi une vĂ©ritable mĂ©tamorphose. Elles sont dĂ©sormais de couleur brune, grĂące Ă  l’humus fabriquĂ©, dĂ©gagent une bonne odeur de terreau forestier, se brassent Ă  la main sans la salir et, surtout, contiennent des sels minĂ©raux en quantitĂ© Ă©quilibrĂ©e (azote, phosphore, potassium, oligo-Ă©lĂ©ments...). Les plantes en raffolent, peu importe qu'elles poussent dans le potager, le verger, en bac, poterie ou en massif. Vous dĂ©butez en permaculture ? DĂ©couvrez vite notre box jardinage Ă  12,90€/mois. Plongez dans un univers riche en dĂ©couverte avec chaque mois dans votre boĂźte aux lettres : 2 sachets de graines bio originales adaptĂ©es Ă  la saison et Ă  votre espace de culture (Courge Jack be little, haricot langue de feu, basilic pourpre), du terreau pour le semis, une surprise horticole et les conseils de notre professeur d'horticulture.

Je découvre l'abonnement !

Pourquoi composter ?

1. Pour allĂ©ger considĂ©rablement le poids de ses poubelles et le nombre de rotations jusqu’au conteneur. 25 Ă  40% des dĂ©chets sont compostables. 2. Pour disposer d’un engrais naturel de qualitĂ© qui servira Ă  fertiliser et amĂ©liorer la qualitĂ© du sol ou du terreau. 3. Pour mieux comprendre le cycle naturel de transformation d’une matiĂšre organique en une matiĂšre fertilisante. Les « dĂ©chets » d’autrefois deviennent une source de richesse, agronomiquement parlant. 4. Pour disposer de lĂ©gumes et autres plantes saines, excellentes en cuisine.

L’art du compostage

https://www.youtube.com/watch?v=Uhq5hKXXTak Le savoir composter peut se comparer, toutes proportions gardĂ©es, au savoir du vigneron, du cidriculteur ou du boulanger. Il y est toujours question d’une matiĂšre premiĂšre qui subit des transformations. Dans chacun de ces 4 cas des champignons sont impliquĂ©s sur un temps assez long et qui aboutit Ă  l’élaboration d’un produit final de qualitĂ©.
"Composter c’est, en grande partie, imiter ce que la nature fait."
L’exemple souvent citĂ© est celui du sol forestier. Il est le rĂ©sultat de la dĂ©composition des feuilles, branches mortes, fougĂšres dessĂ©chĂ©es, etc. Si les animaux et champignons du sous-sol forestier ne dĂ©chiquetaient pas cette matiĂšre, chaque automne, nous marcherions sur des mĂštres d’épaisseur de dĂ©chets vĂ©gĂ©taux qui s’accumuleraient annĂ©e aprĂšs annĂ©e. Or, en quelques mois, chaque automne-hiver, les ĂȘtres vivants du sol recyclent cette Ă©norme masse de matiĂšre organique brute, la transformant en un humus riche et de faible volume. Pourquoi n’en ferions nous pas autant avec les dĂ©chets que nous produisons ?

MatiĂšres vertes ou matiĂšres brunes ?

Pour se lancer dans l'Ă©laboration d'un compost il faut commencer par identifier la matiĂšre que l’on souhaite composter. Pas besoin pour cela d’ĂȘtre biologiste. Un simple examen visuel est dĂ©jĂ  porteur d’indices. Le jardinier qui fait son compost distingue les matiĂšres vertes des matiĂšres brunes. Difference_matiere_humide_seche Les vertes contiennent davantage d’eau, d’azote ; de plus elles sont molles, souples. Ex : tonte de gazon, dĂ©chets de cuisine, engrais verts, algues, fanes issues du potager.... Les dĂ©chets bruns sont plus coriaces, riches en carbone, plus secs. Ex : feuilles mortes, dĂ©chets de taille de haie, paille, broyats de tiges et rameaux. L’idĂ©al, pour obtenir une bonne dĂ©gradation des matiĂšres mises au compost, est de mĂ©langer matiĂšres brunes et vertes. S’il n’y a que des matiĂšres vertes (tonte de gazon par exemple), l’odeur, sous l’influence des bactĂ©ries qui vivent sans oxygĂšne, va trĂšs rapidement devenir fĂ©tide. Vos voisins risquent de rĂ©agir trĂšs rapidement et la dĂ©gradation se fera trĂšs mal! S’il n’y a que des matiĂšres brunes (taille de haie), le tas va se figer sans aucune Ă©volution ! Par manque d’azote et d’humiditĂ© les bactĂ©ries et autres mangeurs de dĂ©tritus ne peuvent se mettre Ă  table. ConcrĂštement, en mettant au compost des matiĂšres aussi variĂ©es que possibles, Ă  condition que l â€˜Ă©paisseur de chaque couche ne soit pas trop importante (5 Ă  10 cm de chaque matiĂšre suffit), il est impossible de le rater.

Quels déchets composter ?

Les Ă©lĂ©ments riches en azote Ă  couleur verte dominante sont parfaitement adaptĂ©s et ils sont nombreux : - dĂ©chets issus de la cuisine : Ă©pluchures de toute provenance, restes de plats, trognons de fruits, coquilles d’Ɠufs, fruits et lĂ©gumes gĂątĂ©s, marc de cafĂ©, thĂ©, etc. - tonte de gazon : Ă  condition de ne pas la mettre en couche trop Ă©paisse, sinon elle se liquĂ©fie, ne sent pas bon et ne se dĂ©grade pas convenablement par manque d’oxygĂšne. Le gazon doit impĂ©rativement ĂȘtre associĂ© Ă  des dĂ©chets bruns, de cette façon la dĂ©composition se fait dans de bonnes conditions. - les mauvaise herbes : de mĂȘme que pour le gazon, elles apportent de l’azote et aident Ă  dĂ©grader les branchages fins dans le compost. - fumier : les jardiniers ne rechignent pas Ă  incorporer un fumier issu d’un centre Ă©questre ou d’une autre provenance ; le taux d’humus du tas de compost s’en trouvera boostĂ© et la qualitĂ© du compost s’en trouvera amĂ©liorĂ©e. - algues : les jardiniers proches du littoral peuvent Ă  l’occasion d’une grande marĂ©e ramasser ces laisses de mer riches en azote et potasse. Se renseigner au prĂ©alable Ă  la mairie du lieu afin de savoir si cette pratique est autorisĂ©e sur la commune. ÉlĂ©ments riches en carbone Ă  couleur brune dominante - feuilles mortes et fraĂźches, paille et foin vieux: ces matiĂšres sont idĂ©ales pour Ă©quilibrer un apport de gazon. En effet, riche en carbone elles laissent de la place Ă  l’oxygĂšne et, par ailleurs, l’eau contenue dans le gazon stimule la vie animale qui dĂ©grade toutes ces matiĂšres. - dĂ©chets de taille (haie, arbustes, vivaces, graminĂ©es, etc.) : il est nĂ©cessaire de les dĂ©biter en tronçons (environ 10 cm) ou mieux encore, de les broyer Ă  la machine ; on obtient alors le « B.R.F. » (Bois RamĂ©al FragmentĂ©) qui se dĂ©grade plus vite et s’incorpore idĂ©alement avec les matiĂšres vertes. - carton, papier, copeaux de bois : quelques prĂ©cautions sont Ă  prendre dans ce cas de figure. L’encre du papier ne doit pas ĂȘtre toxique pour les bactĂ©ries et autres dĂ©tritivores prĂ©sents dans le compost ; les copeaux ne doivent pas ĂȘtre issus de bois traitĂ©s ou exotiques. Dans tous les cas ces matĂ©riaux doivent ĂȘtre incorporĂ©s Ă  de faibles doses.

Quels déchets éviter ?

- les dĂ©jections animales qui, outre leur odeur, peuvent contenir des agents pathogĂšnes. - les restes de nourriture animale : mĂȘme si elle se dĂ©composent bien lorsque le tas est rĂ©guliĂšrement brassĂ©, il arrive qu’ils attirent des rongeurs, chats et chiens. - les dĂ©chets non dĂ©gradables : toutes les matiĂšres plastiques, boites de conserve, restes de Javel, lessive, graisse, huile, etc.

OĂč stocker le compost ?

GĂ©nĂ©ralement les jardiniers placent leur « compostier » dans un endroit discret, ceinturĂ© par un ou plusieurs murs ou par des planches de rĂ©cupĂ©ration (ou palettes). Ceux qui disposent d’une propriĂ©tĂ© plus vaste optent mĂȘme parfois pour la solution la plus simple, celle qui consiste Ă  dĂ©poser tous leurs dĂ©chets Ă  composter Ă  mĂȘme le sol, en tas, qu’ils brassent alors facilement : cela fonctionne tout aussi bien ! Par ailleurs les composteurs du commerce existent sous la forme de modĂšles trĂšs variĂ©s, tant en volume (environ 300-500 litres pour une famille de 4 personnes) qu’en matiĂšre (bois, plastique). Et cela fonctionne trĂšs bien, mĂȘme en ville ! Les communes en proposent parfois Ă  prix rĂ©duit, avec, idĂ©alement, dĂ©monstration du fonctionnement Ă  l’appui. Dans chacun des trois cas prĂ©sentĂ©s, il est nĂ©cessaire de ne pas isoler le tas de la terre sous jacente (par une dalle de bĂ©ton par exemple) car c'est par le sol que les vers de terre et autres dĂ©composeurs feront leur apparition et dĂ©buteront le dĂ©tricotage de la matiĂšre organique. La prĂ©sence d'un couverture -bĂąche, vieille moquette, carton Ă©pais- posĂ©e sur le dessus du tas , en guise de couvercle, protĂšge le compost des excĂšs d'eau et de soleil.
Permacool 28 août 2017
Étiquettes
Archive
Se connecter pour laisser un commentaire.