Glyphosate : 5 alternatives pour les jardiniers

22 octobre 2018 par
Permacool
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Permacool est une jardinerie urbaine en ligne. Cet article fait partie de nos actualitĂ©s et conseils. Au 1er janvier 2019, les herbicides - mais aussi tous les autres pesticides de synthĂšse - seront interdits Ă  la vente au particulier. Comment mettre en place des solutions alternatives au dĂ©sherbage chimique ? Comment s’adapter Ă  cette rĂ©volution technique ? C’est l’objet de ce dossier.

Le glyphosate, un produit phare

Cet herbicide, souvent vendu sous le nom commercial de « Roundup », est pulvĂ©risĂ© sur le feuillage des plantes Ă  dĂ©truire. Il franchit les parois cellulaires, se retrouve dans les vaisseaux de circulation de la sĂšve brute et atteint ainsi tous les tissus de la plante (action dite systĂ©mique). Son mode d’action est terriblement efficace : il dĂ©truit une enzyme responsable des rĂ©actions biologiques et chimiques au cƓur des cellules. RĂ©sultat, les plantes traitĂ©es meurent gĂ©nĂ©ralement en 2-3 semaines. Tout irait pour le mieux s’il n’y avait pas un sĂ©rieux hic ! En effet, le glyphosate et de trĂšs nombreuses autres matiĂšres actives d’origine chimique sont fortement soupçonnĂ©es d’ĂȘtre cancĂ©rogĂšnes et/ou d’entraĂźner d’autres dĂ©sordres dans notre organisme. A titre d’exemple, la maladie de Parkinson est dĂ©sormais reconnue comme maladie professionnelle chez les agriculteurs, maraĂźchers, pĂ©piniĂ©ristes, toutes professions qui utilisent rĂ©guliĂšrement des insecticides.

Le jardinier amateur, un modĂšle Ă  suivre ?

On pourrait penser que le jardinier amateur est vertueux. Ça tombe mĂȘme sous le bon sens puisqu’en jardinant il prend soin de son petit paradis personnel, de son environnement proche, soucieux, en bon pĂšre de famille, de la santĂ© des siens. Or, il n’en est rien ! Tout d’abord quelques chiffres. L’ensemble des jardins particuliers de France – c’est une surprise pour beaucoup - a une superficie un peu supĂ©rieure Ă  celle de la totalitĂ© du vignoble français, soit 1 million d’hectares. Sur ce million d’hectares, bon an, mal an, le jardinier amateur disperse environ 4 Ă  5 % du tonnage (3000 tonnes environ) des pesticides vendus dans l’hexagone... pour une surface entretenue ou cultivĂ©e (potager) qui n’équivaut qu’à 2-3 % de la surface totale utile cultivĂ©e dans le pays. En clair, l’amateur traite encore bien plus que l’agriculteur, pourtant dĂ©jĂ  largement dĂ©criĂ©. Les raisons qui expliquent cette surconsommation sont nombreuses et varient d’un jardinier Ă  l’autre. DĂ©ni de la dangerositĂ© de ces produits, mauvais calcul de dosage, volontĂ© dĂ©libĂ©rĂ©e d’assurer l’efficacitĂ© de la pulvĂ©risation (« J’en met un peu plus comme ça je suis sĂ»r que ça va marcher ! »).

Qu’est-ce une mauvaise herbe ?

[caption id="attachment_10407" align="aligncenter" width="692"]pissenlit Le pissenlit Ă  racine pivotante peut ĂȘtre retirĂ© Ă  l'aide d'une tige en fer[/caption] Tout dĂ©pend du point de vue. Le pissenlit est tout Ă  la fois une adventice (qui remplace souvent aujourd'hui le terme mauvaise herbe ) indĂ©sirable lorsqu’il pousse dans une allĂ©e mais aussi un lĂ©gume lorsqu’il est cultivĂ© dans le potager. C’est Ă©galement une herbe mĂ©dicinale propre Ă  stimuler le fonctionnement de la vĂ©sicule biliaire et qui permet la dĂ©congestion du foie. Pour un chardonneret, enfin, c’est un excellent pourvoyeur en graines riches en nutriments. On voit que la rĂ©alitĂ© est moins simple qu’il n’y paraĂźt. Entretenir et crĂ©er un jardin au naturel c’est apprendre, chaque jour, Ă  Ă©largir sa vision du mode vĂ©gĂ©tal (et animal) afin de permettre la mise en place d’un Ă©quilibre aussi harmonieux que possible. Concernant les adventices, il ne s’agit pas de les Ă©liminer en totalitĂ© mais de les maintenir Ă  un niveau acceptable selon la partie du jardin oĂč elles poussent : allĂ©e, potager, massif, verger... Ceci dit, certaines herbes ont un fort pouvoir d’envahissement, dans ce cas il faut veiller au grain, les identifier puis en rĂ©duire la population. Quelques exemples Ă©clairants : un plant d’épilobe peut porter 80 000 graines ; un pied de liseron peu s’étendre sur 25 m2 de mars Ă  octobre.

Le paillage, une panacée ?

[caption id="attachment_10408" align="aligncenter" width="903"]Paillage d'un potager Le paillage limite la pousse spontanĂ©e des mauvaises herbes[/caption] La technique du paillage consiste Ă  Ă©taler, de prĂ©fĂ©rence sur sol nu, un tapis de matiĂšre organique ou minĂ©rale (ardoises pilĂ©es...) . Le mot « paillage » est directement issu de paille, tige d’une cĂ©rĂ©ale, qui Ă©tait (et le demeure) utilisĂ©e pour recouvrir les espaces nus entre des plants de fraisiers fraĂźchement plantĂ©s. Aujourd'hui le paillage peut ĂȘtre constituĂ© de diffĂ©rentes matiĂšres vendues dans le commerce: paillette de lin, de seigle, de chanvre, fĂšves de cacao, bois rameal fragmentĂ© (copeaux broyĂ©s), etc. Il est Ă©galement possible d’improviser un paillage efficace Ă  partir de matiĂšres naturelles disponibles dans son jardin ou Ă  proximitĂ© : broyat-maison, tontes de gazon, feuilles mortes, cartons, fougĂšres aigle sĂšches, paille et foin, etc. Cette technique prĂ©sente des avantages certains. Le paillage, Ă  condition qu’il soit assez Ă©pais (8-10 cm), limite l’apparition des adventices en faisant obstacle Ă  la lumiĂšre, il rĂ©duit les pertes d’eau par Ă©vaporation et lorsqu’il se dĂ©compose, enrichit la terre en matiĂšre organique.

Binette et huile de coude

[caption id="attachment_10409" align="aligncenter" width="671"]Binette au potager L'outil idĂ©al pour se dĂ©faire des plantes adventices[/caption] C’est bien connu, selon l’adage populaire un binage vaut deux arrosages. Passer la binette dans le potager ou dans un massif permet donc d’économiser l’eau du sol... mais sa fonction premiĂšre reste avant tout de se dĂ©faire des plantes adventices, qui y poussent. Pour ce faire la lame que l’on tire vers soi doit ĂȘtre bien affĂ»tĂ©e. De plus le binage se fait par temps sec et de prĂ©fĂ©rence lorsque la vĂ©gĂ©tation spontanĂ©e est jeune. S’il pleut aprĂšs le binage, mieux vaut ramasser les herbes coupĂ©es cela Ă©vite leur reprise de vĂ©gĂ©tation. Enfin la longueur du manche doit ĂȘtre adaptĂ©e Ă  la grandeur du jardinier. Vous pouvez trouver sur la boutique de Permacool un dĂ©sherbeur manuel à 10,90€

Le désherbage thermique

[caption id="attachment_10410" align="aligncenter" width="640"]DĂ©sherbage thermique S'il est sans danger pour notre santĂ©, le dĂ©sherbage thermique n'est pas la solution la plus Ă©cologique[/caption] De nombreux modĂšles de ces dĂ©sherbeurs existent sur le marchĂ©. Cette technique est efficace sur les herbes, au stade jeune. Dans ce cas un passage suffit, par le choc thermique qu’il provoque sur les cellules vĂ©gĂ©tales, Ă  faire flĂ©trir, puis mourir la plante. Par contre lorsqu’il s’agit de plantes davantage dĂ©veloppĂ©es, 3, 4 , 5 passages seront nĂ©cessaires. Enfin, les herbes Ă  racines pivotantes profondes devront ĂȘtre ĂŽtĂ©es Ă  la gouge Ă  asperge, barre de fer fine, ou autre outil adaptĂ©. Ce type de dĂ©sherbage est adaptĂ© aux surfaces en dur : allĂ©es, cours, patios, dallages, etc. Notons enfin que l’utilisation du gaz n’est pas neutre en terme d’empreinte carbone.

La pulvérisation du mélange vinaigre blanc, sel et eau

[caption id="attachment_10411" align="aligncenter" width="600"]pulverisateur-desherbant Vinaigre blanc, sel et eau pour un dĂ©sherbant sans danger[/caption] Le mĂ©lange de 3 litres de vinaigre blanc, de 0,5 Ă  1 kg de sel et de 2 litres d’eau, le tout chauffĂ© modĂ©rĂ©ment (60 degrĂ©s environ) puis versĂ© dans un pulvĂ©risateur de 5 litres permet de traiter une surface d’environ 300 m2. Le rĂ©sultat n’est pas forcĂ©ment dĂ©finitif selon les conditions ambiantes. L’idĂ©al, ici aussi, est de traiter par temps sec, sur herbes jeunes et Ă  l’aide d’un pulvĂ©risateur dont la buse de pulvĂ©risation est en bon Ă©tat de fonctionnement.

Les désherbants biologiques

De nombreux produits Ă  base de plantes font leur apparition en jardinerie (acide pelargonique, etc.), certains attendent l’autorisation de mise en marchĂ©. Attendons d’avoir le recul suffisant pour valider leur utilisation. Les avis sur le sujet s’opposent frĂ©quemment. EELV a notamment mis en garde les utilisateurs de dĂ©sherbants bio. https://www.youtube.com/watch?v=SADnw45R0rQ
Permacool 22 octobre 2018
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